LES DERACINES, Maurice Barrès (1897)

Publié le 3 Juin 2014

LES DERACINES, Maurice Barrès (1897)

Le "rossignol des carnages"? le "chef de file des bourreurs de crâne"? Le "prince de la jeunesse"? Barrès est un personnage si controversé qu'on ne sait plus qu'en penser... Le respectable auteur de ces lignes avait bien du mal à placer Barrès dans son petit univers mental! Voilà de quoi forger d'abord votre opinion! Ce roman publié pendant l'Affaire Dreyfus, dans un contexte de crise politique sans (beaucoup de) précédent (s) est le premier tome de la trilogie du Roman de l'Energie nationale. Quel titre! quel programme! Mais voilà que je me trahis -lisez d'abord.

~~Au-delà de la segmentation typographique des chapitres, le roman est divisé en trois temps très distincts. -Les cours à Nancy Selon un topos de la littérature du XIXème siècle, le roman commence in medias res dans la salle de classe d’un lycée de Nancy. Les élèves d’une classe de rhétorique découvrent leur professeur de philosophie, Bouteiller. Admirateur de Kant, le philosophe de la raison universel, et de Victor Hugo, le poète de la République, il insuffle à ses élèves des préceptes qui n’avaient pas cours dans leurs cercles familiaux et amicaux. Bouteiller quitte Nancy en cours d’année pour Paris ; mais le jour de son départ, il prédit à onze élèves un avenir brillant. Parmi eux, Racadot et Mouchefrin sont boursiers. -Arrivée à Paris Cette partie commence en 1882, le jour de l’hommage national rendu à Gambetta. Sept des élèves distingués par Bouteiller sont parvenus à convaincre leurs parents que leur avenir se jouait à Paris ; ils abandonnent qui la gestion d’une propriété, qui une place de clerc de notaire, qui une charge, pour poursuivre leurs études à Paris. Les sept Nancéens se retrouvent par hasard dans un café. Leur ambition est montrée par le serment qu’ils font devant le tombeau de Napoléon aux Invalides. Ils décident de fonder un journal, La Vraie République. Trop théorique, cette feuille n’a que peu de succès, et le capital des protagonistes est rapidement réduit à néant. -La chute Cette partie qui se déroule en 1885 a pour toile de fond la mort, puis l’hommage national rendu à Victor Hugo à l’Arc de Triomphe et au Panthéon. Mouchefrin et Racadot parviennent à faire accepter par Bouteiller le soutien de leur journal à sa candidature à la députation. Bouteiller ne leur fournit pourtant pas de fonds ; la seule solution qu’ils envisagent est le meurtre de la riche Madame Astiné, maîtresse de l’un de leurs camarades de Nancy. Quelques uns des sept nancéens peuvent assister à la décapitation publique de Racadot, reconnu coupable de cet assassinat. Bouteiller est paradoxalement élu député de Nancy à la faveur de la publicité que lui a fait le crime de l’un de ses anciens élèves.

Rédigé par Zibeline

Publié dans #Littéraire

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